Vous avez dit démocratie ?

« Je ne supporte plus d'être consulté, mais jamais écouté. »

Ainsi s’insurgeait Gil Avérous après la décision de l’ARS (Agence Régionale de Santé), début octobre, de ne pas retenir son projet de centre de radiothérapie à Châteauroux. Une sortie qui a amusé nos élus, car enfin, n’est-ce pas ce qu’ils vivent depuis deux ans qu’ils siègent aux conseils de la ville et de l’agglo ? Et encore faut-il préciser qu’ils ne sont pas véritablement consultés. Non, la procédure leur permet d’intervenir (un peu), de poser des questions écrites ou de proposer des vœux, mais ça ne va guère au-delà : ils sont entendus mais pas écoutés. Le débat est quasi impossible, et on a vu le maire, à qui l’on rappelait certaines observations, il est vrai peu flatteuses, de la Chambre régionale des Comptes, éluder cette mise en cause sous prétexte que le propos était si caricatural qu’il ne méritait pas de réponse…

L’exercice de la démocratie n’implique-t-il pas la connaissance des dossiers, parfois techniques et complexes, de la vie municipale ?

Le récent feuilleton des documents préparatoires aux conseils municipaux illustre bien la difficulté de cette majorité à garantir le plein exercice de la démocratie. Celui-ci n’implique-t-il pas la connaissance des dossiers, parfois techniques et complexes, de la vie municipale ? La prise de décision peut-elle se faire autrement qu’après examen approfondi de ces dossiers ? Et c’est là que le bât a blessé. Leur mise à disposition est toujours assez tardive, mais, dans les premiers mois, les deux élus de Châteauroux Demain pouvaient compter sur des documents fournis en ligne sous un format permettant de solliciter l’avis éclairé de différentes personnes.

Pourquoi travailler à plusieurs, diriez-vous ? C’est très simple : comment imaginer que des dossiers, parfois longs de plusieurs centaines de pages, puissent être assimilés en quelques jours par deux personnes seulement ? Il est légitime qu’elles s’entourent de citoyens responsables et dévoués prêts à une réflexion collective au profit de l’intérêt général.

Las, c’était trop beau, trop simple : la majorité municipale a subitement retenu une solution numérique, coûteuse, peu pratique, suscitant pendant des mois la confrontation avec nos deux élus, qui ont finalement obtenu gain de cause.

Ils disposent désormais d’une solution permettant une préparation collective, en amont des conseils. mais que de temps et d’énergie perdus, sans compter que nous n’avons aucune garantie de la pérennité du nouveau dispositif.

La régression du droit à la parole de l’opposition est visible aussi dans la publication du Journal de la Ville et de l’Agglo. Aucune place n’est accordée à l’expression des listes minoritaires, contrairement à ce qui se passait encore à l’époque Mayet. Le fait qu’il s’agisse aussi du journal de l’agglo et non seulement de celui de la ville n’exonère pourtant en rien de l’obligation légale de donner la possibilité à l’opposition de s’exprimer. Mais une seule voix doit régner. Ce n’est pas pour rien que Napoléon a été mis en exergue ces dernières années. Rappelons tout de même qu’il a terminé à Sainte-Hélène.

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