Les interventions de Lucie Moreau au conseil municipal du 24 mars 2021

Les interventions de Lucie Moreau au conseil municipal du 24 mars 2021 1

Point 9: fourniture de denrées alimentaires et boissons – Avis avant lancement.

Monsieur le Maire, Mesdames, Messieurs les conseillers municipaux,

Pour nous la question de l’alimentation et en particulier celle de nos enfants est avant tout une question décisive de santé publique.

Chacun sait aujourd’hui combien la présence de traces de pesticides dans l’alimentation peut être source de perturbations graves pour la santé. De même, on sait aussi que la qualité alimentaire des produits frais issus en particulier des circuits courts est nettement supérieure à celle de produits ultra-transformés issus des filières industrielles.

Pour rappeler les enjeux de la restauration collective je ne citerai que l’introduction extraite de la Charte d’engagements de la restauration collective en action du mardi 25 février 2020.

« Une alimentation saine, sûre, durable, et qui intègre également des produits de proximité, est une attente forte et légitime de la part de nos concitoyens et des agriculteurs eux-mêmes. Elle constitue une réponse à l’aspiration sociétale d’une alimentation favorable à la santé et plus respectueuse de l’environnement. […] la restauration collective est un formidable levier pour garantir l’accès à une alimentation de qualité pour tous, éduquer nos enfants sur le sens de l’alimentation et du « bien manger » et accélérer la transition agro-écologique. »

Nous partageons tous le souhait que les enfants soient en bonne santé, nous sommes dans l’obligation de leur fournir une nourriture de qualité. II y a donc une forte attente des parents pour qu’une véritable mutation de la restauration soit engagée.

M. le Maire, vous avez bien senti cette attente et vous avez promis aux électeurs, il y a tout juste un an, de passer à 70 % la part des produits biologiques dans la restauration scolaire, y compris en aidant au développement de productions bio en périphérie de Châteauroux.

Au niveau de l’État, la loi Egalim de 2018 et le décret du 24 avril 2019 imposent pour le 1° janvier 2022, «au plus tard» 50% de produits de qualité et durables, dont au moins 20% de produits biologiques, dans la restauration collective.

Il s’agit des produits:

Notons tout de même qu’on ne doit pas faire de confusion entre le label Bio qui garantit l’absence de produits chimiques de synthèse (engrais et pesticides) et les multiples «signes de qualité» ou mentions (HVE – Haute Valeur Environnementale…) qui s’ils peuvent représenter dans certains cas une réelle avancée par rapport à l’agriculture dite «conventionnelle» ne sont aussi trop souvent que des démarches de marketing visant à préserver l’essentiel de l’agro-chimie. [On a retrouvé par exemple dans les vins HVE une grande quantité de pesticides: article du 15/09/2020 – Le Monde]

Notons encore que pour nous l’idéal est d’utiliser des produits biologiques locaux et c’est pourquoi nous pensons que la ville et l’agglomération doivent s’impliquer dans le développement de l’offre localement, en soutenant l’installation ou la conversion d’agriculteurs bio locaux, et même si nécessaire en développant une partie de cette production en régie comme l’ont déjà fait plusieurs communes de toutes tailles. [par exemple la ville de Vannes]

Le rapport que vous nous présentez aujourd’hui va largement déterminer ce que vont manger les enfants dans nos restaurants scolaires l’année prochaine. Et il est très décevant et même quelque peu scandaleux puisqu’il ne permettra aucunement de respecter vos promesses de campagne mais même pas non plus les objectifs fixés par la loi, rappelés ci-dessus.

Ainsi les lots que vous proposez ne sont pas découpés de manière à ce que des petits producteurs soient en capacité de répondre. Par ailleurs, nous souhaitons porter votre attention sur l’aspect local «artisanal» / local «industriel», la notion de nourriture industrielle n’est pas différenciée dans ces lots.

Vous auriez aussi pu faire le choix pour les fruits et légumes, et les viandes, des lots de produits biologiques comme cela été fait pour les œufs par exemple.

A la lecture de ces lots nous constatons qu’il y a donc moins de 8% de bio dans l’appel d’offre (3400 € / 442000 €).

Nous exigeons une plus grande lisibilité sur ces produits (difficile de connaitre l’origine). Nous ne sommes pas satisfaits d’un point de vue écologique et nutritionnel.

Monsieur, dans votre engagement écrit il y a un an, vous souhaitiez arriver à proposer 70% de bio à la fin du mandat. Or à ce jour, à la lecture de cet appel d’offre, nous constatons que vous n’en prenez pas le chemin.

Nous souhaitions nous, accompagner le développement les producteurs bio et locaux afin d’atteindre un objectif de 100% bio et local. Vous n’avez pas souhaité répondre au dernier Conseil Municipal à la question, que nous avions posée dans un vœu, à la lecture de ce rapport nous comprenons mieux pourquoi: rien n’a été entrepris semble-t-il jusqu’ici pour avancer sérieusement dans la réalisation de votre promesse électorale.


Point 12: temps de travail des agents de la Ville de Châteauroux.

Monsieur le Maire, Mesdames, Messieurs les conseillers municipaux,

La mise en de la nouvelle durée du travail portée à 1607 heures par an est pour nous un recul sociétal.

Cette augmentation du temps de travail interpelle sur le principe même de la solidarité si on observe aujourd’hui les difficultés des personnes privées d’emploi. A l’heure, où il faudrait mieux partager le travail, en particulier pour intégrer le grand nombre de jeunes qui sont et vont être sans perspective, on a là une décision négative qui ne répond qu’aux dogmes libéraux que votre majorité partage avec celle de Monsieur Macron.

Dans les services de la Mairie, pour vous conformer à la loi (on préférerait que vous vous conformiez à la loi Egalim 😉) il est cependant possible de négocier des contreparties, comme la création d’un compte-épargne temps, ou une augmentation de la rémunération.

Cette augmentation du temps de travail implique une nouvelle organisation du travail. Nous souhaitons donc qu’il y ait de véritables consultations des agents, et des négociations avec les représentants des personnels. Et nous souhaitons que puisse être présentés au prochain conseil les résultats de cette concertation et de ces négociations.

En l’état du dossier, nous voterons contre.


Point 20: transfert de l’activité de l’ACGCS (Association Castelroussine pour la Gestion des Centres Socio-Culturels) à la Ville de Châteauroux

Monsieur le Maire, Mesdames, Messieurs les conseillers municipaux,

Je réitère ici la demande que l’audit qui aurait conduit à cette décision de municipalisation nous soit transmis.

Nous espérons que cette décision de municipalisation n’a pas été prise qu’en fonction de critères financiers ! Mais même sur ce plan nous ne voyons d’ailleurs pas l’intérêt de la municipalisation par rapport à la gestion associative : vous qui êtes toujours prêts à externaliser, céder aux privé les services publics, qu’est-ce qui vous permet d’imaginer que dans le cas du socio-culturel, on puisse avoir une gestion municipale qui soit plus en adéquation avec les besoins du terrain ?

Sur le fond, nous nous interrogeons sur l’absence de projet socio-culturel, d’animation dans ce dossier. Quelles seront les priorités ? Les jeunes ? Le soutien à la parentalité ? Le sport ? La culture ? Le lien social ? Quel est votre projet politique à long terme ?

Comment ce projet est-il impacté par les urgences sociales locales suite à la crise de la COVID19 ?

Il reste encore de nombreuses inconnues, comme les locaux qui seront mis à disposition, les moyens qui seront alloués dans le cadre de cette municipalisation.

Nous avons un sentiment de précipitation, et surtout d’un manque de cohérence dans les étapes.


Point 23: convention cadre déterminant les conditions d’accueil et d’organisation du Centre Médico-Scolaire.

Monsieur le Maire, Mesdames, Messieurs les conseillers municipaux,

Une certaine confusion a régné sur ce point lors de la commission affaires sociales et sécurité. J’attends de voir si, suite aux promesses qui m’ont été faites, les services me rappellent, avec une explication sûrement bien plus claire.


Point 25: dossier de candidature à la labellisation « Cité Éducative » pour le quartier Saint-Jean / Saint-Jacques.

Monsieur le Maire, Mesdames, Messieurs les conseillers municipaux,

Nous pouvons nous satisfaire de l’avancée de ce dossier. Néanmoins je vais mesurer l’engouement qui se répand. L’Éducation Nationale à vocation comme son nom l’indique à être nationale et à toucher tous les enfants du territoire, où qu’il soit.

Avec ce dispositif, nous découpons le pays, et les territoires seront mis en concurrence à hauteur du meilleur dossier, ou peut-être du meilleur lobbyiste pour avoir les fonds nécessaires, et manquants à la collectivité de la part d’un état désengagé.

Des moyens alloués pour 3 ans… . Dans 3 ans, tous les problèmes seront-ils résolus ?

J’en doute. Je m’interroge aussi sur la pérennisation d’un tel programme, comme nous en avons connus bien d’autres avant. Ce dont les habitants ont besoin, c’est d’éléments pérennes. Combien d’emplois pourrez-vous créer dans ces quartiers ? Par ailleurs les jeunes à toucher vont de 3 à 25 ans. Comment pensez-vous pouvoir aller à leur rencontre ?


Point 26: adhésion au Conservatoire d’espaces naturels Centre Val de Loire.

Monsieur le Maire, Mesdames, Messieurs les conseillers municipaux,

Fut un temps, Châteauroux avait les 4 fleurs village fleuri. 4ème fleur disparue sous le mandat de votre prédécesseur. Nous sommes ravis de voir que l’environnement prenne une place importante.

Extrait site villes et villages fleuris :

« Il récompense l’engagement des collectivités en faveur de l’amélioration du cadre de vie. Il prend en compte la place accordée au végétal dans l’aménagement des espaces publics, la protection de l’environnement, la préservation des ressources naturelles et de la biodiversité, la valorisation du patrimoine botanique français, la reconquête des cœurs de ville, l’attractivité touristique et l’implication du citoyen au cœur des projets. »

Ainsi, au-delà même d’avoir un mobilier urbain uniforme, et de belles entrées de ville, nous pourrions peut-être envisager d’aller au-delà dans la préservation de l’environnement afin d’améliorer les conditions de vie des habitants ?

L’ambition ville et village fleuri peut être l’occasion à saisir pour prévoir des aménagements tels que :

  • des ilots de fraicheur,
  • végétalisation des sols
  • promotion des mobilités douces et respectueuses de l’environnement

Tout cela afin de réduire les effets du réchauffement climatique.