Interventions de Maxime Gourru au conseil communautaire du 19 mai 2022

Conseil communautaire mai 2022

Point 4 – Compte administratif 2021 – Budget principal

Mesdames les conseillères, messieurs les conseillers, Monsieur le Vice-Président,
L’an dernier, à la même époque, pour l’approbation du compte administratif 2020, je tentais de nous faire sortir, de vous faire sortir de cette auto-satisfaction liée à de bons indicateurs budgétaires, et vous rééditez cette auto-congratulation, en comparant vos indicateurs budgétaires à ceux des villes de même strate. Alors oui, nous sommes peu endettés et nous mettons de l’argent de côté. Dont acte. En janvier dernier, France Stratégie, institution placée auprès du 1er ministre, en charge de fournir tout type d’analyses économiques, a publié justement une note d’analyses intitulée « La revanche des villes moyennes, vraiment ? » avec un point d’interrogation à la fin du titre. 202 villes moyennes, et leur couronne, ont été analysées, sur la base d’un nombre de critères bien plus large que les seuls critères budgétaires. 16 % des villes moyennes sont décrites comme ayant une trajectoire « en retrait » par rapport à la moyenne des villes moyennes pour des raisons d’emploi, de chômage, de pauvreté ou de démographie. Je vous le donne dans le mille, l’agglomération castelroussine en fait partie. Surtout ne changeons rien.

Je vais maintenant m’attarder sur quelques éléments de ce compte administratif.
Concernant les dépenses salariales, j’entends votre inquiétude sur l’augmentation de plus de 2 % du coût salarial unitaire. Je vous suggère de ne plus utiliser cette expression péjorative de charge salariale, et d’utiliser plutôt le terme de chance salariale, et vous verrez alors la chose de manière
beaucoup plus positive. Focalisons-nous maintenant sur l’évolution du nombre d’agents travaillant pour l’Agglomération ou/et pour la Ville puisque tout est entre-mêlé. Les chiffres présentés pour l’évolution des dépenses de personnel indiquent un surcoût de 900 k€ dû aux nouveaux agents de Balsanéo, il y a également une augmentation mécanique d’au moins 500 k€ de la masse salariale, et au final, vous nous indiquez un accroissement des dépenses de personnel de seulement 600 k€. Bref, il y a un écart de 700 k€ au moins.
Si j’aborde maintenant cette évolution du nombre d’agents globalement sur la base des informations fournies, j’ai entendu 23 agents de plus pour la municipalisation de l’ACGCS, 10 agents de plus pour Balsanéo, et vous nous indiquez que globalement, tous périmètres confondus, il n’y a eu que
19 agents de plus entre entre 2020 et 2021. Là encore, un écart de 14 agents.
Plus précisément, par ces 2 approches, il apparaît qu’à périmètre constant, plus d’une dizaine d’emplois ont disparu. On est loin de l’affirmation que vous faites de la quasi-stabilité à périmètre constant.

Je note aussi 2 dépenses qui m’interrogent. Un versement de plus de 2 M€ pour le SYTOM quasi-inchangé alors que le SYTOM est assis sur un matelas de 7 M€ et qu’aucune amélioration dans le traitement des déchets n’explique cette générosité, générosité que les contribuables paient.
Il apparaît aussi une dépense supplémentaire de 300 k€ due à la révision des tarifs pour l’élimination des déchets directement pris en charge par l’agglo. Cette augmentation est préoccupante puisque nous venons d’abaisser la TEOM, et nous découvrons une dépense en augmentation, à surveiller.
J’espère que nous aurons tous les éclaircissements lors d’un prochain conseil avec la publication du Rapport sur le Prix et la Qualité du Service à propos des déchets. Ce sera aussi l’occasion de publier celui de l’an passé, que nous n’avons jamais eu quoiqu’il s’agisse d’une obligation légale.
Les recettes d’investissement, pour leur part, font apparaître très clairement une injustice. Vous avez accumulé jusqu’à 22 M€ d’excédent de fonctionnement, payés par les contribuables de l’agglomération sans bénéficier des services ni des investissements dont ils devaient légitimement
bénéficier pendant près de 4 ans.

Sur les dépenses d’équipement maintenant, il nous est présenté un volume de 19 M€ dont 12 M€ pour Balsanéo . Si l’on fait abstraction de cette dépense extraordinaire, pour ne pas dire exorbitante, alors le niveau d’investissement est retombé à ce qu’il était en 2015. La Chambre régionale des comptes avait dénoncé un profil en V pour les dépenses d’investissement, et là nous abordons la descente avec brutalité. Si j’avais un conseil à donner à de futurs habitants, je leur dirais de ne s’installer à Châteauroux que l’année précédant une élection municipale.

Pour ce qui concerne la lutte contre le changement climatique, je signalerai pour finir les investissements ridicules sur l’énergie (30 k€), sur l’amélioration du réseau cyclable (80 k€), et sur l’amélioration thermique des logements, avec une partie des 200 k€ consacrés à l’OPAH. C’est dire
leur niveau de priorité


Point 6 – Compte administratif 2021 – budget annexe eau potable

Mesdames les conseillères, messieurs les conseillers, Monsieur le Vice-Président,

Comme pour le compte administratif précédent, nous observons des dépenses d’équipement en dessous de ce qui était prévu. Pour reprendre l’expression favorite de M. Hugon, je tiens à féliciter les 3 agents qui sont en charge des opérations de suivi des investissements et du contrôle des délégataires pour l’assainissement et l’eau potable, et en même temps , malgré leur mérite je dois constater qu’à 3, on ne peut pas faire tout ce qui est nécessaire.
Dans sa diatribe de mardi soir, le Maire de Châteauroux a contesté les critiques de Châteauroux Demain sur la médiocre qualité de l’eau potable servie à Châteauroux en affirmant les gros progrès faits sur le rendement des réseaux de distribution. C’est probablement vrai et nous lirons avec attention le futur rapport sur le prix et la qualité du service sur l’eau potable quand il sortira. Je rappellerai simplement que nous arrivons à des rendements qui se rapprochent de ceux de villes comme Poitiers, Blois et Bourges, alors que nous étions nettement en dessous d’elles en 2018. Pour la médiocre qualité de l’eau potable servie, même en l’absence du dit rapport, nous maintenons notre affirmation. Il est aisément vérifiable que la teneur en nitrates a atteint et dépassé les 50 mg/l à 2 reprises depuis le début de l’année 2022. L’ESA métazachlore est toujours présent, au-delà de la limite de qualité fixée par l’Europe, et la mauvaise surprise est que depuis le début de cette année, 3
nouveaux pesticides ont fait leur apparition dans l’eau servie, au-delà des limites de qualité européennes. Il s’agit de 3 désherbants : le dimétachlore CGA, le chortoluron et le propyzamide.
Autant dire que l’auto-satisfaction en matière d’eau potable est particulièrement mal venue. Surtout quand on n’investit que 7900 € pour protéger les captages de Montet et Chambon, qui alimentent 85 % de la population de l’agglomération castelroussine.


Point 39 – Vente ensemble immobilier à Balsan

Mesdames les conseillères, messieurs les conseillers, Monsieur le Président,
Nous venons d’acter l’achat d’une petite parcelle à un prix inférieur à celui estimé par les Domaines, alors qu’ici le prix de vente est dans la limite inférieure de ce qui était possible, et je constate également que cette cession s’accompagne d’avantages non-chiffrés allant de la démolition d’une extension de bâtiment, au débroussaillage et au désencombrement des bâtiments fermés. Au final, cela ressemble fortement à un cadeau.