Interventions de Maxime Gourru au conseil municipal du 19 février 2024

Interventions de Maxime Gourru au conseil municipal du 19 février 2024 1

Point 5 – ZAENR

Mesdames les conseillères, Messieurs les conseillers, Monsieur le Maire,

 

La désignation des zones d’accélération de production d’énergie renouvelable devait se faire avant la fin de l’année 2023. Nous avons pris une certaine liberté avec cette échéance et il est ainsi difficilement compréhensible que la consultation du public se soit réalisée entre le 12 et le 31 décembre, à une période où les gens avaient d’autres sujets d’intérêt. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la publicité faite à cette consultation a été peu visible. L’absence de la moindre observation à l’issue de la concertation en est une démonstration désolante. C’est pourtant un sujet qui devrait intéresser le plus grand nombre, notamment les rares participants aux ateliers Life mais vous avez fait le choix de faire une consultation a minima, tant pis.

 

Il y a quelques mois, au conseil communautaire, nous avions débattu d’un schéma directeur des énergies renouvelables à l’échelle de l’agglomération. Au regard des interrogations nombreuses qui avaient été formulées, l’adoption de ce schéma a été reportée et nous n’en avons plus entendu parler depuis. Dans la délibération que vous nous soumettez, ce ne sont pas seulement des zones potentielles qui sont représentées mais bien des projets identifiés et quantifiés. Il n’aurait pas été idiot de s’assurer de la compatibilité du contenu de cette délibération avec ce projet de schéma, et la question est d’ailleurs identique pour toutes les zones qui feront l’objet d’une délibération dans les autres communes de l’agglomération. Peut-être l’avez-vous fait, mais la délibération qui nous est soumise ne le mentionne pas.

Point 11 – Approbation du principe de DSP pour le stationnement

Mesdames les conseillères, Messieurs les conseillers, Monsieur le Maire,

 

La privatisation du stationnement des véhicules sur le périmètre de notre commune est en marche forcée, puisque à peine esquissé lors du débat d’orientation budgétaire au travers d’une étude d’opportunité, votre décision est prise. Les castelroussins n’ont jamais connu que la gestion du stationnement en régie municipale mais l’étude le dit, on ne peut pas continuer comme ça au regard des projets que vous avez pour le stationnement. Le montant de cette étude d’opportunité ne nous est pas connu mais nous vous suggérons de vous en passer à l’avenir pour d’éventuelles autres privatisations car son contenu est toujours le même et il est indigent puisqu’il n’y  figure aucune analyse économique, ni même aucune information économique. Il a fallu que nous interrogions avec insistance les services pendant les commissions pour enfin avoir une esquisse orale des recettes que la ville perçoit pour le stationnement et des dépenses qu’elle consacre à cette activité. En gros, 1,3 million d’euros de recettes, 850 k€ de dépenses et un bénéfice de l’ordre de 450 k€ par an, soit une marge de près de 30 %. Un service largement bénéfique donc. Et pourtant, en privatisant la gestion du stationnement vous acceptez de renoncer à une partie de ce financement, puisque la redevance que vous espérez percevoir ne sera pas de la même importance.

L’étude propose également de déléguer cette gestion pendant au moins 10 ans, ce qui est considérable et ne peut se justifier que par des investissements conséquents nécessitant une durée d’amortissement longue. Et quels sont les montants d’investissement que vous prévoyez de faire porter par le futur délégataire ? Mystère ! Il ne nous a pas été possible en commission d’avoir un ordre de grandeur fiable de ces montants. Comme toutes les installations, les parkings ont besoin d’entretien, du remplacement des bornes de paiement quand elles sont hors d’usage. Il nous a été cité également la signalisation lumineuse des places libres, et l’équipement en installations de recharge des véhicules électriques, en principe subventionné par le SDEI.

Rien d’extraordinaire a priori, rien qui ne puisse être pris en charge par l’important bénéfice qui était réalisé jusqu’alors.

La première conséquence concrète de cette privatisation que les castelroussins vont découvrir, est celle de la privatisation du contrôle des titres de paiement. Comme le délégataire se paiera avec les recettes de ces titres de paiement, et que ce type d’entreprise n’est pas connu pour sa philanthropie, les automobilistes doivent s’attendre à un contrôle sévère des paiements dus et à son corollaire de verbalisation.

Il est acquis que vous allez rendre payant le stationnement dans de nouvelles rues, et il est fort probable que le futur gestionnaire fera évoluer  la hausse les coûts de stationnement puisque son chiffre d’affaires en dépend.
Vous le savez, à Châteauroux demain, nous ne sommes pas de fervents défenseurs de la voiture en ville, même si nous sommes conscients qu’il est difficile de tout remplacer par le vélo, la marche à pied ou les transports en commun. Un plan d’actions pluriannuel visant à réduire la circulation automobile en ville pour redonner de la place aux espaces verts, aux piétons, aux cyclistes, pourrait passer par une augmentation des tarifs de stationnement, pour peu qu’elle soit juste socialement, et par des actions volontaristes visant à utiliser d’autres moyens de déplacement.

L’étude que nous avons payée n’apporte aucune information sur le taux d’utilisation des places de stationnement en extérieur et en parking, quitte à se dire que l’on pouvait se passer d’un certain nombre d’entre elles et les remplacer par d’autres usages. Mais ce n’est pas clairement votre politique et en privatisant la gestion du stationnement, il sera très difficile d’imposer au futur délégataire une éventuelle restriction du nombre de places de stationnement.

Bref, demain, le stationnement coûtera plus cher à ceux qui viennent ou qui résident dans Châteauroux s’ils n’ont pas de parking attitré. Cette augmentation des recettes participera, c’est certain, à l’accroissement des dividendes des actionnaires de Indigo, ou Effia, ou d’autres encore. Et cet argent quittera notre territoire sans créer de richesse supplémentaire.

 

Cette délibération est illogique, et c’est probablement pour cette raison que Blois et Bourges ne sont pas passées en gestion privée.