Interventions de David Navarro au conseil municipal du 4 avril 2024

Interventions de David Navarro au conseil municipal du 4 avril 2024 1

7 Autorisations de programme 2024 : Modification, affectation d'autorisation de programme et lissage des échéanciers de crédits de paiement

M. le Maire, Mesdames les conseillères et Messieurs les conseillers,

Le coût de la réhabilitation et de l’aménagement de la Chapelle Saint Denis en appart hôtel s’est accru d’un montant de 425 617 euros passant ainsi de 8 520 000 euros à 8 945 617 euros. Nous espérons que cette augmentation cessera car actuellement le surcoût constaté porte le prix de chaque appartement à environ 372 000 euros. Ce qui semble très élevé pour des T1 et des T2. Y aura-t-il une répercussion sur le loyer versé par l’exploitant à la ville après les JO ? Et d’ailleurs, un exploitant, en avez-vous trouvé un ?

16 : Instauration de la Prime exceptionnelle de Pouvoir d'Achat (PPA)

M. le Maire, Mesdames les conseillères et Messieurs les conseillers,

Dans un contexte de forte inflation, la prime « pouvoir d’achat » reçue par les agents territoriaux est la bienvenue. Face à une municipalité d’abord réticente, cette prime n’a été obtenue qu’après une mobilisation des agents et une négociation avec les syndicats. Toutefois, cette prime, comme son nom l’indique, n’est pas une augmentation de salaire et ne permet pas un réel rattrapage de l’inflation. Elle représente, certes, un effort pour le budget de la collectivité. Mais la ville, elle, a bénéficié d’une augmentation des impôts, pour compenser l’inflation et il ne faut pas oublier que cette prime se transformera en consommation et bénéficiera donc certainement à l’économie locale.

D’après de nombreux témoignages, les agents sont en mal-être, surmenés en particulier par la charge de travail supplémentaire occasionnée par l’accueil et l’organisation des jeux olympiques. En outre, ces jeux entraînent le report des congés pour un certain nombre d’agents. Dans ce contexte, la « prime pouvoir d’achat » évoquée précédemment n’est donc pas une charge mais une juste rétribution, quoique insuffisante.

Châteauroux Demain salue l’engagement des agents dans les services publics de la municipalité et de l’agglomération.

24 : le contrat de ville

M. le Maire, Mesdames les conseillères et Messieurs les conseillers,

Dans ce Contrat de ville 2024-2030 si dense, nous avons dû faire des choix d’intervention en conseil municipal, d’autres interventions auront lieu en Conseil communautaire.

Ce Contrat a pour objectif d’améliorer durablement les conditions de vie dans des quartiers identifiés comme concentrant des populations particulièrement défavorisées économiquement. Trois secteurs, tous situés à Châteauroux, sont concernés : Saint-Jean/Saint-Jacques, Beaulieu et Vaugirard/Saint-Christophe/Les Rocheforts.

Le Contrat de ville vise à traiter des enjeux de cohésion sociale, d’emploi, de transition des quartiers. A tout cela nous adhérons naturellement.

Néanmoins, nous nous interrogeons sur plusieurs points.

Tout d’abord sur ce qui va réellement être fait. Dans l’article 3, nous pouvons lire « Pour la mise en œuvre de ces orientations stratégiques, les signataires du présent contrat conviennent des engagements et des moyens définis dans le Contrat de ville ».

Ainsi le contrat comporte bien des « engagements » mais sur des « orientations » et des « préconisations » : termes qui décrivent l’intention et non la mise en œuvre. Contrairement à ce que dit l’article 3 sur les « moyens définis », il n’y aucune précision quant aux moyens financiers qui seront alloués.

Concernant les « préconisations », on trouve des formules extrêmement floues qu’on ne s’attend pas à trouver dans un document de stratégie. Par exemple, à propos de Vaugirard p38 : « Il a été proposé de développer auprès des habitants des ateliers de sensibilisation sur l’engagement et des formations aux compétences nécessaires pour créer une association. La mise en place d’une maison du bénévolat a également été évoquée. »

Les verbes utilisés « Il a été proposé », « a été évoqué » sont des verbes qui ne montrent pas un réel engagement de la part de ceux qui signeront.

De même, l’avenir de la salle Edith Piaf à Saint-Jean n’est même pas évoqué. Pourtant cette salle participe pleinement à la vie culturelle du quartier et donc de la ville, elle devrait avoir largement sa place dans le contrat de ville.

Cet oubli est-il un signe de sa disparition prochaine ? Nous espérons réellement que c’est simplement un oubli, mais nous pouvons en douter après avoir entendu vos déclarations floues concernant son avenir, lors de la récente réunion du quartier.

En réunion publique M. le Maire, vous avez également laissé penser que le supermarché SITIS pourrait fermer. Pourtant la population a besoin de commerces de proximité, ces derniers sont plus que nécessaires pour faciliter la vie des habitants du quartier.

Autre point très important abordé dans le contrat de ville : le logement. D’après les chiffres figurant dans ce document, 822 démolitions de logements sociaux sont prévues par Scalis à St-Jean et 100 à Vaugirard, auxquelles il faut ajouter 136 autres par l’OPAC à Beaulieu. C’est ainsi plus de 1050 logements qui seront démolis alors que quelques centaines seulement seraient construits semble-t-il.

Même si quelques logements sociaux sont construits ailleurs que dans les quartiers prioritaires, et nous nous en réjouissons, au total cela sera plus difficile pour les personnes en difficulté de trouver un logement rapidement, que ce soit lors d’un accident de la vie ou d’une séparation par exemple.

M. le Maire, vous l’avez déclaré vous-même : « Si ça continue, on risque d’avoir du mal à loger les Castelroussins » (Extrait de la NR36 du 26-01-2024).

Si le constat paraît alarmiste, l’orientation politique refusant de reconstruire assez de logements sociaux n’est jamais questionnée.

Rappelons également qu’en détruisant des logements sociaux, le marché locatif se retend et cela favorise les bailleurs privés et entraîne une hausse des loyers.

En effet, en 2023, l’augmentation des loyers dans le parc privé aurait subi une des plus fortes augmentations au niveau national. « Nous sommes passés de zone détendue à zone tendue sur le marché locatif », tels sont vos propos dans un article de l’édition du 26 janvier dernier de la NR. Constat confirmé par Ludovic Dagois, président départemental de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), je cite : « Les loyers ont augmenté de 7 % en un an. L’une des plus grosses augmentations en France où la moyenne est de + 2,5 %. » (NR36- 26-01-2024)

Châteauroux Demain remet en cause la politique consistant à diminuer le nombre de logements sociaux dans un contexte où la précarité concerne une part toujours plus importante de la population.

Pour les différentes raisons évoquées, Châteauroux Demain ne pourra voter « pour » ce contrat de ville.