Châteauroux avait pris de l’avance à la fin du 20° siècle avec la première collecte sélective de déchets ménagers de la région. D’un côté, les déchets « propres et secs », essentiellement les emballages, orientés vers une installation de tri permettant leur recyclage. Le reste alimentait une usine de compostage qui connaissait certains dysfonctionnements (odeurs nauséabondes…).
Une des origines des difficultés venait du mélange dans les sacs gris des bio-déchets (épluchures,…) avec des produits indésirables (sacs d’aspirateurs, couches,…). Depuis de nombreuses années, on sait que pour faire un compost ou une méthanisation de qualité, il faut séparer les uns des autres dès la collecte. D’ailleurs, une directive européenne et la loi française prévoient que la gestion séparée des bio-déchets soit obligatoire dès 2024.
Pourtant, en 2018, l’équipe de Gil Avérous a lancé le projet d’une nouvelle unité de traitement destinée à remplacer l’usine de compostage, en persistant dans son péché originel, la non-séparation des bio-déchets et des indésirables. Certains d’entre nous ont alors dénoncé publiquement cet archaïsme, la municipalité a dû se rendre compte de son erreur et l’abandonner.
Mais les choses étant déjà engagées, l’usine de compostage fut fermée sans solution. Ainsi, depuis l’été 2019, cette fraction de déchets, 22600 tonnes par an (64% des déchets collectés), est envoyée en décharge à Gournay, ce qui est un non-sens, à la fois écologique et économique puisque, outre la rémunération du centre d’enfouissement, on doit payer les taxes destinées à pénaliser le non-recyclage des ordures.
Depuis, la municipalité ne communique plus guère sur le sujet et quand les élus de « Châteauroux DEMAIN » l’interrogent en conseil municipal ou d’agglo, elle invoque un soi-disant manque de clarté des textes en vigueur… Pourtant, un certain nombre d’indices laisse penser qu’elle pourrait envisager maintenant un projet d’incinération des déchets, peut-être en relation avec des collectivités de la Creuse.
Nous souhaitons donc mettre en garde : ce serait un grand retour en arrière de plus de 30 ans, avant que l’exigence de recyclage s’impose à tous. Et il y a un risque fort qu’un projet d’incinération ne puisse être validé par l’État au vu du plan régional de prévention et gestions des déchets. Une nouvelle impasse ?
Du gras sur les ordures
Tour de passe-passe entre la Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères et la Taxe Foncière
Châteauroux DEMAIN avait dénoncé dès 2020 le montant de la TEOM prélevée auprès des habitants : elle dépassait de plus de 20 % le montant réel des dépenses consacrées à l’enlèvement et à l’élimination des déchets.
Pour sortir de cette situation illégale, Gil Avérous a enfin décidé de baisser, en 2022, la Taxe d’Ordures Ménagères. Mais, pour retrouver les mêmes ressources, il va augmenter en contrepartie la Taxe Foncière de 1,4 M€, reniant au passage sa promesse de ne pas augmenter les impôts !
Et comme l’a dit Maxime Gourru, « Il n’est pas exclu qu’il faille à nouveau augmenter la TEOM dans les prochaines années, avec le surenchérissement des coûts d’enfouissement et d’élimination de manière générale. » Ce serait alors la double peine.
Le SYTOM aussi fait des réserves
Excédent cumulé en millions d'Euros
Le SYTOM de la Région de Châteauroux est un syndicat regroupant Châteauroux Métropole et deux autres communautés de communes de l’Indre pour un total de 100000 habitants. Ces collectivités ont transféré au SYTOM la mission d’assurer le traitement des déchets qu’elles collectent. C’est ainsi lui qui gère l’enfouissement des déchets de la poubelle humide et le tri des déchets de la poubelle jaune. Lui qui aussi prélève depuis plusieurs années nettement plus d’argent que nécessaire puisqu’il avait, fin 2020, accumulé plus de 7 millions d’euros. Là encore, l’usager paie bien plus que la collectivité ne dépense pour les déchets.
Extrait du journal N°1 – Châteauroux Demain – 2022