Point 4 Budget primitif 2026cBudget principal de CHTX Métropole
Ce projet de Budget 2026 est de nouveau, comme en 2025, percuté par la volonté gouvernementale de faire payer un tribut de plus de 5 milliards d’Euros aux collectivités locales. Pour combler leur colossal déficit budgétaire, creusé depuis 2017, par les multiples cadeaux fiscaux réalisés au profit des milliardaires et des grandes entreprises.
Alors que les collectivités locales présentent, elles, des budgets en équilibre et qu’elles ne peuvent financer leur dépenses de fonctionnement par l’emprunt, les différents clans de droite au pouvoir profitent de la situation qu’ils ont créée pour tenter de réduire autant que possible la capacité d’initiative des communes et des intercommunalités.
Pour pouvoir opérer ce racket au détriment des services publics locaux, l’ingéniosité des services de Bercy est sans limite. Je ne vais pas reprendre toutes les mesures qui nous sont imposées.
La plus fameuse est le « Dilico » inventé en 2025 et reconduite avec une enveloppe doublée, en 2026. Cet acronyme curieux signifie en fait : « Dispositif de lissage conjoncturel des recettes fiscales des collectivités ». N’est-ce pas formidable ? ; « Qu’en terme choisis ces choses là sont dites ! ». Il s’agirait, soit disant de « mettre en réserve » une partie de nos recettes. En réalité en 2026, l’État devrait ponctionner encore près d’un million d’Euros (900k€) sur notre agglomération soit encore plus qu’en 2025 et il ne nous rembourse dans le même temps que 30 % des sommes prélevées en 2025 !
On pourrait encore évoquer la non prise en compte de l’inflation pour la DGF, le décalage d’un an du versement du FCTVA et la réduction de son champ d’éligibilité, la baisse de presque la moitié du Fonds Vert, etc., etc…
Vous regrettez officiellement comme nous ces différentes « mesures dramatiques » pour nos collectivités, mais nous devons vous rappeler une nouvelle fois qu’il s’agit là des conséquences des politiques nationales que beaucoup d’entre vous ont soutenu ou continuent à soutenir, tant pour ce qui est du creusement des déficits et de la dette gouvernementale que pour les réponses austéritaires qui y sont apportées.
Cette situation vous conduit localement à renforcer encore votre politique locale de pression sur la masse salariale. Nous le verrons dans un autre rapport, le tableau des effectifs employés par l’agglomération va connaître une véritable purge puisqu’il nous annonce une baisse de près de 8 % des postes budgétaires en 2026 ! S’il n’y avait qu’une raison pour ne pas voter ce budget celle-ci suffirait.
Malgré la pression gouvernementale vous pouvez ainsi maintenir une certaine « capacité d’autofinancement ». Comme elle baisse tout de même très sensiblement, vous avez décidé cette année de recourir massivement à l’emprunt puisqu’il devrait augmenter de 78 % à en croire le rapport ! Certes la situation d’endettement de l’agglomération reste cependant moins préoccupante que celle de Châteauroux mais il est clair que ce chemin de l’endettement massif ne pourra se poursuivre bien longtemps.
Face à ce recours massif au crédit bancaire, on peut tout de même se demander si les très fortes dépenses d’investissement que vous projetez d’engager sont bien toutes absolument urgentes et nécessaires pour répondre aux besoins de la population.
Nous avons déjà mis en cause l’an dernier le choix de rénover la « Maison Varaigne » pour y installer un restaurant de prestige. En 2026 il faudra encore consacrer 2M€, cette fois à son « aménagement »…
La plus grosse dépense, 7M€, sera celle consacrée à la réhabilitation du bâtiment de l’ancienne usine du flockage pour y reloger des structures qui ne sont pourtant pas à la rue ! Ces dépenses auraient, elles, sans doute pu être « lissées » sur plusieurs années, pour parler comme les technocrates de Bercy.
Et puis nous avons encore près de 3M€ d’« avances » au budget annexe de la zone d’Ozans. On continue, encore et encore, à déverser des millions d’investissements publics sur cette zone alors même qu’on est incapable d’y annoncer le moindre achat de terrain en 2026. Mais peut-être direz-vous que la croissance de l’emploi sur la zone aura été incalculable puisqu’on y sera glorieusement passé de 0 emplois à une quinzaine …
Et puis en cette fin de mandat nous nous interrogeons sur l’équilibre global des financements entre les communes de notre agglomération.
A dire vrai , dans le collectif « Châteauroux Demain » que je représente ici, après Maxime Gourru, nous avons jusqu’ici étudié les dossiers communautaires surtout du point de vue des intérêts des habitants de la ville de Châteauroux.
Mais lorsqu’on regarde attentivement les investissement projetés et ceux déjà réalisés on ne peut qu’être frappé par la concentration quasi totale de ces investissements sur le seul territoire de Châteauroux.
En dehors des investissements dans les zones d’activité, pratiquement rien pour les autres communes ! Cela ne nous semble pas très équitable ! La ville centre a bien sûr des charges de centralité qu’il faut prendre en compte et les habitants des autres communes bénéficient de certaines dépenses qui y sont faites mais nous ne pensons pas que le fait de tout centraliser soit une bonne politique d’aménagement. Surtout si on y ajoute la question posée par des maires ruraux quant au détournement des crédits de la Dotation d’Équipement des Territoires Ruraux (DETR) au profit des dépenses d’équipement de Châteauroux, comme par exemple pour la rénovation de la maison Mellotée.
Pour l’avenir nous souhaitons que les moyens financiers importants dont disposent l’agglomération soient moins utilisés pour des investissements de prestige qu’ils soient plus équitables et plus tournés vers la satisfaction des besoins de la population de nos communes.
Point 13 Budget principal 2026 : Modification autorisations de Point 13 Budget principal 2026 : Modification autorisations de programme et crédits de paiement
Concernant la réhabilitation du centre Jean Racine, nous constatons que la réalisation est repoussée à « 2029 et au-delà » ! Pour 2026, le budget prévu est dérisoire : il n’est seulement que de 110 000 euros sur les 43,6 Millions d’euros envisagés…
M. Le président où sont passées vos promesses de 2020 quand vous déclariez à l’époque dans un article de la Nouvelle République : « Avec notre équipe, nous créerons un pôle culturel majeur autour d’Équinoxe, de la chapelle des Rédemptoristes et de la médiathèque, avec l’installation du Conservatoire de musique, de danse et de théâtre dans un centre Racine rénové et de l’école des Beaux-Arts dans l’espace Katz. ». Vous avez donc repris à votre compte la vieille formule d’Henri Queuille, reprise elle-même par Jacques Chirac : « Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent ».
À moins que cela ne corresponde à cette autre formule attribuée au même Henri Queuille « « Il n’est aucun problème assez urgent en politique qu’une absence de décision ne puisse résoudre. »
Point 19 : Personnel communautaire : tableau des effectifs 2026
Le tableau à la page 1 de la délibération montre une forte baisse prévue en 2026 de 7,7% des postes budgétaires relevant du seul Budget principal.
La seule explication que donne le rapport pour cette forte baisse est la suivante :« A la suite de recrutements, de départs (retraites, mutations), de nominations dans de nouveaux grades (concours et promotions), le Conseil communautaire modifie régulièrement le tableau des effectifs» Cela s’apparente plutôt à de la langue de bois !
Point 37 Convention de subventionnement avec la Mission locale Année 2026
Les derniers chiffres de l’Insee concernant la part des jeunes non insérés, c’est-à-dire ni en emploi ni en formation pour notre agglomération sont inquiétants ; elle représente par exemple 19,7 % pour Châteauroux, 20% pour Déols, 18,8 % pour Saint Maur. Pour rappel le taux est de 12,4 % au niveau national. Le taux de chômage pour cette catégorie de la population est aussi très important 18 %.
Or c’est dans ce contexte morose, que le projet de loi de finance 2026, débattu actuellement par les députés, prévoit une baisse des financements de 13% pour les missions locales. Elle vient s’ajouter à une première baisse de 7% en 2025. Tout le monde connaît le rôle important que jouent les missions locales pour le suivi et l’insertion de ces jeunes.
En 2024, la missions locale de Châteauroux a suivi plus de 2000 jeunes (déscolarisés) de 16 à 25 ans.
Dans une interview donnée à ICI Berry le 27 octobre 2025, le directeur de la Mission locale de Châteauroux alerte les pouvoirs publics, si le projet de budget est adopté tel quel par le Parlement, ces 13% de coupe budgétaire représenteraient « entre 200.000 et 250.000 euros de baisse dans l’Indre. » Il poursuit : « C’est forcément une diminution de notre offre de services et ça va à l’encontre de la stratégie pour la jeunesse annoncée par l’État lui-même. Rayer de la carte des structures qui jouent ce rôle d’amortisseurs sociaux, c’est périlleux pour une société« .
Dans un article de la Nouvelle république publié le 19/11/2025, il prévient : « déscolarisés », ces jeunes « sont en situation de grande fragilité et doivent suivre des parcours d’insertion complets ». Pour le directeur « L’équation est simple : soit on nous donne les moyens de nous occuper d’eux pour faire en sorte qu’ils réussissent à s’insérer socialement et professionnellement, soit on prend le risque de les voir dériver sur des conduites alternatives. »
Certaines Missions locales risquent de devoir supprimer des postes et revoir à la baisse leur accompagnement.
Les salariés des missions locales de l’Indre se sont retrouvés devant la préfecture de Châteauroux, mercredi 19 novembre 2025, pour protester contre la baisse des moyens alloués à leurs structures, prévue dans le projet de loi de finance 2026.
Châteauroux Demain soutient leurs revendications et demande que la communauté d’agglomération compense financièrement le désengagement de l’État s’il devait advenir malgré les amendements votés au Sénat.
Au passage ce même Sénat qui rétablit le soutien aux Missions locales au niveau de 2025, le refuse pour le Le Contrat d’engagement jeune (CEJ) et le parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (PACEA).