Point 3 Budget primitif 2026 : budget principal de la ville de Châteauroux
Le dernier budget de ce mandat marque une détérioration caractérisée de la situation financière de la ville.
En début de mandat vous vous vantiez sans cesse de la situation exceptionnelle des finances communales caractérisée par un niveau d’emprunt nettement plus faible que la moyenne des villes comparables. Mais depuis 3 ans vous avez été amenés à emprunter de plus en plus au point que Châteauroux se retrouve plutôt au-dessus de la moyenne des villes comparables en terme d’endettement.1
Cette dégradation de la situation financière a deux origines.
La première est liée aux politiques pratiquées par vos amis au niveau national. Car c’est bien l’accumulation de cadeaux fiscaux aux plus riches et aux grandes entreprises qui a progressivement creusé l’endettement de l’Etat.
Après avoir soudain « découvert » à l’été 2024, le creusement abyssal de la dette publique, les gouvernements successifs, à commencer par celui auquel, vous avez participé, ont tous cherché à imposer un tribut aux collectivités locales pour boucher les trous dont elles n’étaient en rien responsables.
Du coup vous êtes amenés à tenir un double discours dénonçant d’un côté les « mesures dramatiques » imposées aux collectivités … alors que d’un autre côté, vous participez ou au moins soutenez politiquement les gouvernements qui les imposent.
Le résultat c’est la contraction des financements de l’État, par exemple la baisse de la DGF, qui réduit les moyens dont nous disposons localement pour répondre aux besoins des Castelrousins et des Castelroussines.
Mais il y a eu un autre facteur plus local qui a aussi quelque peu plombé nos finances : c’est la frénésie d’investissements de prestige que vous avez engagés, en particulier en 20232 pour les Jeux Olympiques. Qu’on se rappelle la réfection du parking Victor-Hugo, la rue de la République, la Chapelle Saint-Denis, … toutes réalisations qui ne répondaient pas à des urgences quant à la satisfaction des besoins essentiels de nos concitoyens. Certes, comme nous avons déjà eu l’occasion de le dire, tout cela a sans doute contribué à votre carrière politique nationale mais on ne peut pas dire que cela ait changé radicalement l’attractivité de la ville ou apporté un réel mieux vivre à Châteauroux.
Pendant ce temps là l’isolation des écoles s’est faite beaucoup trop lentement et sans protéger les usagers vraiment des épisodes de très fortes chaleurs
Les associations, elles, ont connu, et connaîtront encore en 2026, plusieurs « années blanches » successives depuis le COVID puisque leurs subventions ont été bloquées sans prise en compte de l’inflation. Alors que
la ville elle répercute tous les ans l’augmentation des prix sur les impôts et les tarifs, elle imagine sans doute que les associations, elles, ne subissent pas la hausse des prix !
Point 13 budget primitif Saint Denis
Nous étions déjà intervenus au conseil municipal du 23 juin 2025 pour dénoncer que moins d’un an après avoir fait adopter cette délégation de service public, vous en modifiez déjà les termes au bénéfice du gestionnaire privé. Cette proposition, aujourd’hui, d’adopter le budget primitif 2026 du budget d’annexe Chapelle Saint-Denis n’en est que la confirmation.
Plus largement, nous rappelons notre opposition à cette dépense exorbitante liée aux Jeux olympiques, engagée par la collectivité et, plus généralement, par le secteur public. Nous voterons donc contre ce dossier.
Point 15 Règles de fongibilité des crédits pour les budgets de la ville de Châteauroux
Selon le site « Vie publique » en 2022 près de 60 % des Français se sentaient peu ou pas du tout intéressés par la politique, et ce résultat montrait une aggravation puisqu’en 2012, il n’était que de 42 %. C’est dans ce triste contexte pour la démocratie, que vous utilisez M. le Maire les règles de fongibilités. Bien que la fongibilité puisse, dans un cadre légal, offrir des avantages en matière de flexibilité et d’adaptabilité, elle présente également des risques de centralisation du pouvoir, ce qui nuit à la possibilité de délibérer publiquement en CM et donc à la démocratie locale. Châteauroux Demain pour sa part reste très attachée à l’idée que le Conseil Municipal doit être le lieu de la délibération.
La fongibilité des budgets municipaux peut entraîner une réduction du contrôle collectif a-priori dans les conseils municipaux pour plusieurs raisons : La fongibilité vous permet, M. le Maire de modifier les allocations budgétaires sans avoir besoin de l’approbation préalable du conseil municipal. Cela signifie que vous pouvez prendre des décisions unilatérales concernant l’utilisation des fonds, diminuant ainsi le pouvoir du conseil de contrôler et de valider ces décisions a-priori.
Si vous pouvez ajuster les budgets à tout moment, cela peut réduire le besoin d’une discussion approfondie et d’une approbation collective au sein du conseil municipal.
La fongibilité peut conduire, ainsi, à une dilution de la responsabilité collective du conseil municipal. Si vous gérez les fonds de manière autonome, les membres du conseil peuvent être moins enclins à s’impliquer activement dans le suivi des dépenses, ce qui peut affaiblir le rôle de contrôle du conseil. Même si celles-ci sont signalées a-posteriori lors du conseil suivant, c’est le plus souvent de façon ultra-concise, avec très peu d’informations sur les motivations des décisions prises.
Cette fongibilité des crédits budgétaires est une nouvelle façon de renforcer le pouvoir du Maire au détriment du pouvoir de délibération du Conseil Municipal qui vient s’ajouter aux nombreuses délégation de pouvoir que celui-ci vous a déjà consenti depuis le début du mandat.
Plutôt que le pouvoir d’un seul, nous nous croyons dans les vertus de la délibération collective, du respect de la parole de tous et toutes, dans l’intelligence collective.
Point 40 Dérogation à la fermeture dominicale des commerces pour l’année 2026
Nous voterons contre la dérogation à la fermeture dominicale des commerces pour l’année 2026. Nous baserons notre vote sur une étude des sociologues Laurent Lesnard et Jean Boulin réalisée à partir des résultats de l’enquête Emploi du Temps publiée par l’Insee en 2016. Cette étude souligne tout d’abord que le dimanche reste un jour « de rupture, ce n’est toujours pas un jour comme un autre , jour sans école et sans travail pour une majorité de salariés, il fournit à la famille et à son environnement social un espace temporel propice aux relations ». En effet, le temps de loisir passé avec la famille, qui n’a cessé d’augmenter au cours des dernières décennies est particulièrement élevé le dimanche : 55 minutes en moyenne, contre 22 en semaine (hors mercredi) et 46 le samedi. Le même constat vaut pour les loisirs entre amis. Les repas dominicaux, eux, sont plus longs de trente minutes.
Le fait de travailler le dimanche plutôt que de se reposer engendre donc des pertes de sociabilité importantes ; ainsi, une heure de travail dominical entraîne par exemple, selon les calculs des auteurs, une perte de 11 minutes de sociabilité parent-enfant par rapport à un dimanche non-travaillé, soit deux fois plus qu’une heure de travail un jour de semaine.
Surtout, les sociologues relèvent que le repos compensateur accordé aux travailleurs du dimanche ne leur permet pas de récupérer l’intégralité de ces sociabilités passées à la trappe. Par rapport aux personnes travaillant à des horaires standard (en semaine), leur « perte de sociabilité parent-enfant et amicale, récréative s’élève à, respectivement, 15 et 30 % ». Toutes choses égales par ailleurs, et malgré le jour de repos accordé, travailler six heures le dimanche fait perdre environ vingt minutes de sociabilité amicale de plus que si ces six heures avaient été travaillées en semaine. Pour le temps passé ensemble par les deux parents avec leurs enfants, ce déficit s’élève à trente minutes. En être privé se paie donc d’une sociabilité familiale et amicale moindre que celle des autres travailleurs, d’autant que les travailleurs du dimanche souffrent souvent, le reste de la semaine, de rythmes de travail peu compatibles avec la vie familiale. Ces professions ont souvent des rythmes de travail hebdomadaires non-standards ou atypiques, composés de journées fragmentées, ou courtes, ou encore d’horaires décalés le matin ou le soir. L’étude montre aussi que les horaires atypiques ont en eux-mêmes des effets délétères sur la vie conjugale et familiale.
Les travailleurs dominicaux sont plus jeunes et moins diplômés que la moyenne des salariés. Les femmes y sont également surreprésentées.
Pour finir, encourager le travail du dimanche a donc toutes les chances d’aggraver les difficultés, déjà importantes, des salariés à concilier travail et vie personnelle. Un constat qui mériterait d’être au centre du débat public, alors qu’un rapport du Conseil de l’enfance et de l’adolescence du Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA), de février 2025, souligne la dégradation de la santé mentale des enfants et des adolescents.
Point 43 Attribution d’une aide à l’installation de professionnels de santé
La situation de notre système sanitaire devient de plus en plus catastrophique à Châteauroux.
Vous proposez ici d’apporter une aide financière de 30 000 € pour l’installation de 5 nouveaux dentistes. On ne peut que s’interroger sur l’éventuel « effet d’aubaine » : est-ce vraiment cette prime de 30 000€ qui les a convaincus de s’installer à Châteauroux ? Jusqu’où devra-t-on s’engager dans les primes, les aides financières… pour attirer des soignants ?
Nous ne polémiquerons pas, tant le sujet est grave et nous voterons donc pour ce dossier.
Mais vu la gravité de la situation ne devrions-nous pas changer de logiciel ? N’est-il pas temps de s’engager vers des solutions plus radicales telles que celles par exemple des Centres Communaux de Santé, embauchant des médecins salariés ? Nous pensons, nous, qu’il est maintenant nécessaire de réduire quelque peu les dépenses de prestige pour pouvoir consacrer des moyens conséquents à la santé.
Cela veut dire pour nous que face à un État qui a failli dans sa mission d’assurer le droit à la santé pour tous, il devient nécessaire de s’emparer clairement de cette compétence.
Nous ne nous bercerons cependant pas d’illusions, cela ne résoudra pas tous les problèmes : nous continuerons à avoir besoin d’un redressement en particulier budgétaire de la politique nationale de santé. Il est urgent aussi que soit enfin mis en œuvre la proposition de loi transpartisane permettant une régulation de l’installation des médecins . Vous savez qu’elle a été adoptée par l’Assemblée Nationale le 7 mai dernier contre l’avis du gouvernement que vous soutenez et qu’elle est maintenant encalminée au Sénat où la majorité de droite y est également opposée. Malgré le vœu que nous avions adopté ensemble sur le sujet nous ne sommes pas certains, M.Maire, que vous ayez pleinement fait jouer vos relations au niveau national pour convaincre que cette loi était une priorité absolue pour notre territoire.
Cela a bien été fait pour la police avec le développement des polices municipales. Aujourd’hui dans nos déserts médicaux nous sommes sans doute contraints d’investir au moins également dans des Centres de santé municipaux !