Interventions de David Navarro au conseil communautaire du 13 mai 2025

Interventions de David Navarro au conseil communautaire du 13 mai 2025 1

Point 1 Approbation du procès-verbal du Conseil communautaire du 2 avril 2025

Note : cette intervention n’a pas pu être faite dans son intégralité, le Maire ayant interrompu David Navarro et s’étant opposé à ce qu’il poursuive.

Monsieur le Président : Au sujet du long et vif débat qui a eu lieu au dernier Conseil à propos du vœu sur les nitrates que nous avons proposé, le compte rendu formalise un certain nombre de déclarations que nous ne pouvons enregistrer ainsi sans plus de réaction.

Vous affirmez par exemple p 67, que « le fait d’être sans intrant chimique ne suffit pas à passer en agriculture biologique » et vous rajoutez concernant notre vœu page 68 « il y a des imprécisions et même des contradictions, sur la culture biologique » et à la page 72, non sans une certaine condescendance, vous assénez encore que « ce n’est pas de notre faute si vous n’êtes pas un expert ».

Certes, mais alors nous sommes au moins deux !

Si l’on s’en tient par exemple à la définition de l’INSEE « L’agriculture biologique est un mode de production agricole excluant l’emploi de substances de synthèse, telles que les pesticides, les médicaments ou les engrais de synthèse, et d’organismes génétiquement modifiés ».

Nous aimerions donc bien que vous puissiez expliquer en quoi l’absence d’intrants chimiques ne constituerait pas l’essentiel du mode de production Bio !

Poursuivons sur votre remarque concernant mon soit-disant manque « d’expertise ».

M. Réau affirme p. 67 « que l’eau que l’on prélève au Montet Chambon, elle vient du Massif Central (…) et la pollution, elle n’est pas une pollution rapprochée, elle peut être une pollution beaucoup plus loin » : affirmations que vous soutenez page 68. Si j’ai bien compris, vous semblez donc imputer la pollution, c’est-à-dire le taux anormalement élevé de nitrates dangereux pour la santé à des pollutions lointaines, dégageant ainsi la responsabilité des productions agricoles locales ?

Pourriez-vous nous informer des données scientifiques qui pourraient justifier ces affirmations et les études hydrogéologiques correspondant ?

Pour nous, « les puits d’une profondeur de 14 m pour Montet et 12 m pour Chambon captent les eaux de l’aquifère du JURASSIQUE SUPERIEUR », comme le rappelait en 2016 l’article 4 de l’arrêté du Préfet (du 12 juillet) autorisant Châteauroux Métropole à utiliser l’eau prélevée aux sources du Montet et de Chambon.1

Jusqu’en juillet 2016, au moins, il était donc admis scientifiquement que l’essentiel de l’alimentation du Montet et de Chambon provenait de cette nappe très peu profonde du jurassique supérieur avec un écoulement orienté plutôt du NE vers le SW, loin de l’idée d’une alimentation notable par « de l’eau venant du massif central » et l’eau s’infiltrant sur les contreforts nord du massif central ne pourrait a priori être trouvée, que dans des couches géologiques bien plus profondes, à l’aplomb de Châteauroux. Nous sommes donc très curieux de savoir sur quelles études vous vous appuyez pour étayer ces affirmations. Vous conviendrez, j’en suis sûr, que face au vent mauvais qui souffle contre la science, en particulier outre Atlantique, nous devons tous être vigilants, particulièrement en matière de santé et d’écologie, à nous appuyer strictement sur des données scientifiquement validées. A moins que comme l’ont fait pendant des décennies les firmes vendant des cigarettes on ne vise en fait ici qu’à introduire le doute sur les données établies scientifiquement pour détourner des véritables responsabilités sanitaires ?

Par ailleurs on ne saurait trop conseiller aux élus en charge de l’eau à la Métropole de relire attentivement l’arrêté préfectoral,déjà cité, pour au moins ne plus confondre PPR et PPE (« Périmètre de Protection Rapproché » et « Périmètre de Protection Eloigné ») comme vous l’avez fait M Réau ( p67) et Georjon (p69) lors du dernier Conseil ! Ce n’est pas le PPR, mais bien le PPE, qui comprend 77 exploitations agricoles. Et c’est bien au minimum au PPE d’une superficie de l’ordre de 45 km2 qu’il faut s’intéresser puisque comme le rappelle l’arrêté préfectoral il « englobe la majeure partie, du bassin d’alimentation connu des captages ». (art 33 – voir aussi les cartes en annexe p20)

Enfin M. Le président, vous dites concernant le restaurant de la Martinerie page 72, « Vous confondez la Malterie et la Martinerie (…). Quand vous connaîtrez bien le territoire, vous ferez peut-être pas ce genre d’erreur ».

Alors là aussi, il semble que je ne soit pas le seul à ne pas connaître parfaitement le territoire, Monsieur le président de l’agglomération, car comme nous l’affirmions dans notre intervention initiale, à la Martinerie il y a bien aussi un restaurant le V8 et peut-être encore un autre restaurant d’entreprise qui servait à une époque jusqu’à 300 repas par jour, !

Mais cette polémique dérisoire, ne doit pas là encore détourner de l’essentiel. Ce que nous mettions en cause dans cette partie du vœu c’est qu’en réalité, pendant plus d’un an, aucun réel effort d’information n’ait été fait pour avertir les usagers concernés que l’eau distribuée n’était pas conforme, en particulier pour les femmes enceintes et les enfants en bas age. Prouvez- nous le contraire.

1https://www.indre.gouv.fr/contenu/telechargement/33371/297385/file/ANNEXE%20L%20-%20AP%20protection%20des%20captages.pdfA noter aussi l’Article 37 : maîtrise des pollutions diffuses nitrates et produits phytosanitaires : «  La collectivité est invitée à créer les conditions d’une démarche collective, volontaire et pérenne de fertilisation raisonnée et de réduction des intrants de chaque exploitation agricole du bassin versant (périmètres de protection rapprochée et éloignée). » …