Point 4 – Budget primitif 2024
Mesdames les conseillères, Messieurs les conseillers, Monsieur le Maire,
Nous avons débattu des orientations budgétaires le 20 novembre et dès le 22, nous avions sur nos tablettes le projet de budget primitif pour 2024. Je comprends que matériellement, vous n’ayez pas eu le temps de prendre en compte les critiques et propositions que nous avons faites. Mais rassurez-vous, je ne vais pas reprendre in extenso ma dernière intervention.
Il y a 1 an, vous nous annonciez un budget de sang et de larmes, lié au COVID, lié à l’inflation, et il semblerait que nous allons terminer l’année avec une épargne brute supérieure de 25 % à ce qui était escompté. J’ajouterai que l’approbation du CA 2022 a permis de constater que la Ville avait dégagé une épargne brute supérieure de 4 M€ à ce que nous avions voté.
En 2024 donc, on ne change rien, recettes prudemment mais systématiquement sous-estimées, dépenses modérément sur-estimées, et j’ai même l’impression que nous n’appliquons pas la même inflation aux recettes et aux dépenses, ce qui peut surprendre. Aux dernières nouvelles, l’INSEE table sur une inflation de 2,5 % en juin 2024, là où vous comptez 7% d’augmentation pour les dépenses à caractère général. Tout cela est la cuisine habituelle, et ne mériterait pas de s’étendre, sauf que cette perspective volontairement sombre est l’argument pris pour un futur serrage de vis, dont les agents de la Ville, et les habitants, vont faire les frais.
Lors du dernier conseil municipal, vous aviez indiqué ne pas vouloir verser une prime de pouvoir d’achat parce que cela créerait une concurrence déloyale avec les autres collectivités locales, en tout cas pour celles qui ne le pourraient pas. C’était osé, et dans ce même conseil, vous avez indiqué que vous réduiriez les effectifs chaque fois que ce serait possible. Nous avons bien noté à ce propos la commande d’une mission d’AMO pour le lancement d’une consultation visant à déléguer la gestion du stationnement (ouvrages et surface) sur les périmètres Agglo et Ville. Il ne s’agit plus de s’interroger sur ce qui est préférable pour la Ville et l’Agglo, entre différents modes de gestion, mais bien de l’application doctrinaire du « le privé fait toujours mieux que le public ».
Le hasard a voulu que, très récemment, les agents de la Ville vous rappellent à la réalité de leur situation professionnelle et économique. Nous le verrons plus loin dans le rapport social, la plupart des agents ne roulent pas sur l’or, et eux-mêmes expriment leur souffrance du flux de travail toujours plus tendu. Nous nous réjouissons qu’ils aient été entendus pour la prime de pouvoir d’achat. Elle ne sera pas volée quand on estime ce que cela coûtera à la Ville et à l’Agglo, en comparaison de ce que coûtent les JO24.
Pour les habitants, les conséquences de ce serrage de vis prendront différentes formes.
En premier, l’augmentation du prix des services à hauteur de 4,8 % en moyenne, là où, nous le rappelons, l’INSEE ne prévoit que 2,5 % d’inflation en 2024. Les commerçants du centre-ville en particulier vont sentir la douloureuse, et les candidats seront sûrement nombreux pour reprendre le bail du Café de Paris qui a pu, jusqu’à présent, bénéficier d’une mansuétude stupéfiante.
Ensuite, il y a la poursuite du blocage du versement aux associations au niveau de ce qu’il était il y a 3 ans. Ce n’est pas un effort que vous faites puisque les recettes de la Ville continuent à s’accroître, et si vous acceptez de payer plus cher les mêmes consommations de services et de fournitures, vous imposez aux associations de prendre sur elles 3 ans d’inflation, soit près de 15 %. Malgré les dépenses que vous avez consacrées aux églises et à la chapelle Ste Solange, il n’y aura pas de miracle et les associations ne peuvent que réduire leur offre d’animations à destination des habitants. C’est une compression du bien-vivre ensemble que vous provoquez ainsi.
Au final, les efforts que vous imposez sont destinés à renforcer l’attractivité de la Ville, enfin nous le supposons puisque le débat d’orientations budgétaires ne nous a pas beaucoup renseigné.
2 grands chantiers ressortent du programme d’investissement pour 2024 : la transformation des locaux annexes de la Chapelle St Denis, et la rénovation des abords et façades du parking Diderot. Les chantiers seront achevés à terme, pas de doute là-dessus. Pour les chantiers PNRU en revanche, nous attendrons de les voir concrètement réalisés avant de les comptabiliser.
Nous ne reviendrons pas sur les financements publics très importants consacrés à un nouvel hébergement à l’écart du centre-ville, autant de sommes qui ne seront pas consacrées à d’autres besoins. Nous ne reviendrons pas sur la somme folle consacrée à la rénovation du parking Diderot, qui nous fait regretter encore plus amèrement la déchéance du centre culturel Racine juste à coté. Mais c’est vrai, désormais, c’est la faute de l’Agglo.
Ne croyez pas qu’il s’agisse d’une obsession de notre part, mais nous avons noté que la réfection du parking Diderot s’est accompagnée de la construction d’un local commercial à son rez-de chaussée. Les murs sont là, les dépenses sont déjà engagées, l’enseigne commerciale est connue et pourtant, nous n’avons toujours pas parlé des recettes qui seraient liées à la location de ce local. En parlerons-nous avant l’inauguration ?
Ce budget aurait pu servir à réduire les inégalités hommes-femmes, triste constante de notre société, et même à tenter de réduire les inégalités économiques qui nous minent. Le budget aurait pu servir à renforcer l’attachement à la laïcité qui semble s’étioler, et il aurait pu nous préparer aux bouleversements déjà engagés liés au changement climatique. Ce ne sera pas pour cette année.
Point 9 – Budget annexe 2024 – Lotissement les Fontaines
Mesdames les conseillères, Messieurs les conseillers, Monsieur le Maire,
Nous allons avoir à voter sur 9 budgets annexe pour des lotissements municipaux. Nous donnons la preuve ici que le public fait moins bien que le privé pour ce qui est de l’artificialisation des terres. Nous constatons aussi que si l’on fait le cumul des avances du budget général faites aux différents budgets annexes, et des remboursements par 2 budgets annexes, alors on arrive à un cumul de près de 1 M€ d’avances, c’est à dire que c’est une mauvaise opération pour nous. Pouvons-nous avoir votre analyse des conséquences de l’affaissement du marché immobilier de la construction ?
Point 20 – Déploiement d’IRVE – Convention d’occupation du Domaine Public
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Mesdames les conseillères, Messieurs les conseillers, Monsieur le Maire,
Nous allons ici concéder un quasi-monopole – pour 15 ans – à une entreprise pour l’installation de points de recharge pour les véhicules électriques, aux emplacements qui lui paraissent les plus lucratifs.
Le dossier présenté ne comporte aucune information sur la mise en concurrence, sur les raisons qui expliquent la durée de la concession, sur les raisons du choix de cette entreprise, ni sur les tarifs qui seront pratiqués.
L’UFC-Que choisir a dénoncé il y a peu cette opacité tarifaire aboutissent à ce que l’on ne sache qu’à la fin de recharge ce que l’on aura à payer, avec des surprises douloureuses.
Ayant posé ces questions en commission, les services de la Ville nous ont répondu, merci à eux, et cela aurait pu intéresser tout le monde. Il en ressort grosso modo qu’avec le coût de la recharge à ces futures bornes, le coût de revient au kilomètre sera aussi cher pour un moteur électrique que pour un moteur thermique, si on ne tient compte que de la consommation d’énergie. C’est un comble quand on sait à quel point un véhicule électrique est beaucoup plus cher à l’achat, et cela ne favorisera pas la conversion du parc automobile à Châteauroux. Mais c’est votre choix puisque vous auriez pu choisir d’encadrer le coût de la recharge dans cette situation de monopole.
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Point 57 – Annulation de la délibération sur le renouvellement du bail commercial du Café de Paris
Mesdames les conseillères, Messieurs les conseillers, Monsieur le Maire,
Si nous comprenons bien ce que vous venez de nous dire, il y a peu de chance que le loyer soit significativement revu à la hausse, comme il devrait l’être. Mais par cette délibération, nous prenons acte que vous vous rangez derrière les conclusions de l’article de la NR du 11 octobre dernier concluant que la Ville accordait à l’exploitant du Café de Paris un loyer effectivement bien moins cher que les loyers pratiqués aux alentours, loyer que nous avions dénoncé.
Nous espérons que cette annulation sera néanmoins l’occasion de fixer un loyer plus équitable, profitable aussi bien à la Ville qu’à une concurrence non-faussée avec les établissements voisins.