Mettons la vie associative au cœur des choix municipaux !
La crise sanitaire que nous traversons a révélé la grande vulnérabilité de notre société. Si de nombreux enseignements restent encore à en tirer, un d’entre eux est apparu comme essentiel: le tissu associatif qui maille nos territoires a prouvé à nouveau son rôle essentiel pour la résilience de notre société et la préservation du lien social.
Comme souvent en temps de crise et au plus fort des secousses, la vie associative maintient réelle et vivante notre capacité à vivre et agir ensemble. Les associations de solidarité et du champ sanitaire et social en premier lieu, qui par leur action auprès des plus précaires, des personnes en situation de handicap ou auprès des personnes âgées ou isolées, ont soulagé le service public de santé. Ce sont également les associations culturelles, d’éducation populaire et de jeunesse, environnementales, familiales ou sportives, qui ont adapté leurs activités pour maintenir les liens et soutenir leurs adhérents.
Pour nous, ces enseignements doivent être au cœur des choix fondamentaux de société qu’il nous faut faire. Il faut, à côté de l’économie marchande et des services de l’État, reconnaître le rôle fondamental de l’économie sociale et solidaire dont les associations sont un des acteurs emblématiques.
Dans l’immédiat, ces enseignements doivent être aussi au cœur des politiques de soutien à l’activité économique et sociale: il faut soutenir le monde associatif fortement fragilisé par la crise liée au Covid-19.
Depuis le premier confinement, en mars, les associations subissent les retombées de la crise sanitaire, qui les placent dans de grandes difficultés financières et elles ne bénéficient que peu des aides de l’Etat.
- 86% d’entre elles ont été contraintes d’annuler des événements majeurs générant des revenus.
- A la rentrée, 55000 associations ont déclaré qu’elles ne pourraient pas maintenir leurs effectifs salariés en l’état.
- Alors que depuis vingt ans, 70000 associations étaient créées en moyenne chaque année, on constate une baisse de 40% des créations associatives sur 2020.
- Les secteurs du sport, du loisir et de la culture font état d’un recul des adhésions allant de 25% à 40%. Un coup dur pour ces associations où les cotisations représentent entre 20% et 35% du budget annuel.
Face à ces difficultés, le dispositif de soutien de l’État aux associations se révèle nettement insuffisant, malgré des mesures importantes mais qui arrivent tardivement et ne concerneront pas toutes les associations, particulièrement celles qui méconnaissent les mécanismes d’attribution de ces aides: Le dispositif UrgencESS et le récent appel à projet «Soutien aux Associations de Lutte contre la Pauvreté» montrent, en déployant ces aides «one shot», que L’État n’a pas intégré pleinement l’économie associative dans les mesures de soutien à l’économie et certaines associations sont restées à la marge du dispositif de soutien. C’est le cas des associations entièrement bénévoles, qui déploient pourtant une activité économique: 90% de l’activité culturelle par exemple est produite par des petites associations qui ne sont couvertes par aucune mesure, alors qu’elles font vivre des territoires.
De même, les clubs de sport amateurs sont nombreux à se demander s’ils survivront car plus de 80% d’entre eux, animés uniquement par des bénévoles, restent exclus des dispositifs d’aides prévus par le plan de soutien piloté par le ministère de l’économie.
Enfin, les associations du secteur médico-social, sursollicitées pendant la crise sanitaire, n’ont pas reçu de compensations à la hauteur.
Donc pour beaucoup d’associations, l’hiver promet d’être rude et nombre d’entre elles risquent de ne pas s’en remettre.
Pour faire face à cette situation au niveau local, le conseil municipal de Châteauroux, souhaite apporter une aide aux associations mises en difficulté par les conséquences de la crise sanitaire.
- Il décide la création immédiate d’un fonds de soutien aux associations mises en difficulté par la crise sanitaire. Ce fonds sera alimenté au départ par les 50000€ prévus au budget 2020 en faveur des activités associatives et non dépensées (par exemple pour des événements sportifs qui n’ont pu avoir lieu ou encore pour ne pas faire doublon avec les indemnisations du chômage partiel des salariés…).
- Les associations concernées devront déposer un dossier de demande d’aide justifié
- L’attribution des aides sera décidée par le Conseil Municipal après avis d’une commission consultative constituée des représentants des grands secteurs associatifs et de l’économie sociale et solidaire de la ville (solidarité, sports, culture…)