Interventions de Maxime Gourru au conseil communautaire du 9 Février 2023

2 – Compte-rendu des décisions prises

Mesdames les conseillères, messieurs les conseillers, Monsieur le Président,


Dans la liste des décisions prises pour engager des dépenses, j’ai relevé la création d’une voie d’accès « Plan Rouge » entre le CNTS et l’allée Abbé Pierre sur la commune d’Etrechet, pour la somme de 175.000 €. Outre le fait que cet investissement ne figurait pas dans la liste des projets du
PPI votée en décembre dernier, j’avais cru comprendre que nous ne financerions, dans le cadre des JO, que ce qui nous serait utile ensuite. Or, dans le cas présent, il y a déjà une voirie de desserte existante pour le CNTS qui débouche sur la RD925.
Nous n’avons donc pas besoin de cette nouvelle voirie, qui ne doit sa création qu’à des exigences propres au déroulement des épreuves de tir sportif des JO.
Pouvez-vous nous apporter quelques précisions, et pouvez-vous nous assurer que le montant indiqué ne bougera pas ?A vol d’oiseau, il y a plus de 500 m de voirie à créer, devant probablement supporter tout type de véhicules, et la somme semble peu élevée.

10 – Convention d’usage des points d’apport volontaire dans les quartiers prioritaires

Mesdames les conseillères, messieurs les conseillers, Monsieur le Président,


Je l’ai déjà dit cette appellation, pour courante qu’elle soit, est une tromperie. Il n’y a rien de volontaire dans le fait de devoir amener, soi-même ses déchets, si possible triés, dans des containers enterrés à quelques dizaines de mètres de son domicile. Il n’y a en effet aucune alternative, et l’honnêteté devrait amener à parler de points d’apport collectif plutôt que de conserver cette appellation usitée et trompeuse.
Pour l’essentiel, cette obligation concerne à ce jour les habitants des quartiers sociaux, et c’est à eux qu’un effort supplémentaire est imposé. Le gain de temps pour les agents des bailleurs sociaux est transféré à l’entretien des abords des points de collecte via cette convention. C’est finalement la
Ville qui est la gagnante de cette opération, puisqu’elle limitera fortement le recours aux moyens humains dédiés à la collecte des poubelles.
La réponse que vous avez apportée à ma collègue Delphine Chambonneau a troublé néanmoins notre perception de ce basculement vers la collecte en points d’apport collectifs. Vous avez en effet déclaré qu’il n’était pas certain que toute la Ville de Châteauroux soit transférée sous ce nouveau
régime. Est-ce à dire que seuls les quartiers à habitat social seront soumis à l’effort supplémentaire imposé ? Je l’ai dit à plusieurs reprises mais l’élaboration d’un programme local de prévention des déchets ménagers et assimilés (PLPDMA), à défaut duquel l’agglomération castelroussine est en infraction depuis 10 ans, serait enfin l’occasion d’un débat sur la politique « déchets » au sein de notre conseil communautaire.

15 – Convention Chtx Métropole – Village CA

Mesdames les conseillères, messieurs les conseillers, Monsieur le Président,
J’avoue ne pas comprendre comment l’accueil d’étudiants qui était gratuit dans le cadre d’une précédente convention devient coûteux pour l’accueil d’un plus grand nombre d’étudiants Pouvez- vous apporter quelques explications, sur le montant notamment ?

16 – Prise de participation SAS EnR

Mesdames les conseillères, messieurs les conseillers, Monsieur le Président,
Le PCAET qui a été approuvé en février 2020 par cette assemblée, prévoyait l’élaboration d’un schéma directeur des EnR, lequel schéma devait « définir la stratégie globale de déploiement des EnR sur le territoire de l’agglomération ». Je reprends les termes du document.
Il ne semble pas que nous ayons déjà débattu de ce schéma directeur au sein du conseil.
Avec cette délibération, nous mettons manifestement la charrue avant les bœufs.
Le principe d’une implication de notre agglomération dans le développement de projets photovoltaïques, surtout installés sur les toitures des bâtiments publics, est une bonne chose mais cette participation nous coupera manifestement de la validation des choix d’investissement, à moins
qu’ils aient été clairement signalés dans les budgets primitifs. A Châteauroux Demain, nous espérons que ce sera le cas.

21 – Vente d’un terrain à Ozans

Mesdames les conseillères, messieurs les conseillers, Monsieur le Président,
La ZAC d’Ozans est en vente depuis 10 ans. Après le coûteux mirage chinois, après le trop ambitieux projet Green Challenge 36 dont le premier bâtiment devait voir le jour à la fin 2023 avant de sombrer piteusement, nous voilà désormais réduits à vendre un terrain de 24 ha pour une activité
logistique. Nous sommes loin de la high tech et de l’industrie du futur.
Une dizaine d’hectares d’entrepôts dans lequel on se contentera de vider les camions entrants et de remplir les camions sortants, avec un stockage optimisé entre les 2 étapes. Heureusement qu’Ozans bénéficie de la certification HQE Aménagement, cela valait le coup. Certes, il s’agit d’une marque commerciale, mais il y avait quand même des efforts sous-tendus.
En octobre dernier se tenait une conférence sur la logistique en région Centre-Val de Loire. Ceux qui y étaient ont entendu qu’il y a déjà 10 millions de m2 d’entrepôts utilisés et que 4 millions de m2 attendent de l’être.
Est-ce que cela doit nous amener à craindre que l’entrepôt bientôt construit restera vide ? L’avenir le dira, mais je note que cela nous amène déjà à brader les terrains.
Nous découvrons, en tout cas pour certains d’entre-nous, que la ZAC d’Ozans nous a coûté près de 93 M€, et sûrement un peu plus si l’on y ajoute la TVA non récupérée. Avec 323 ha commercialisables, si j’en crois l’estimation des Domaines, cela nous amène à un prix de revient de près de 29 €/m². Et par une succession de coupes et de comparaisons à la baisse, nous voilà à vendre les 24 ha à 20 €/m². Nous ne sommes pas près de rentrer dans nos frais, et accessoirement c’est une aide économique à peine déguisée. Et une partie de la baisse consentie se justifie par des aidespubliques reçues. C’est de l’argent public, pas du mécénat privé, mais peu importe, on brade !
Il y a quelques minutes, nous venons de prendre acte des acquisitions et cessions effectivement réalisées en 2022, et le prix moyen de vente s’est élevé à 22 €/m². Cela permet de voir à quel point la certification HQE nous a été avantageuse !

Evidemment, vous me direz qu’il y aura 300 emplois créés et j’espère qu’ils n’auront pas la couleur des milliers d’emplois que l’on nous promet sur Ozans depuis 10 ans. Je ne peux pas néanmoins ne pas m’inquiéter de la pérennité d’emplois dans lesquels beaucoup d’hommes et de femmes qui y
travaillent n’ont d’autres consignes que de suivre des signaux de couleur pour savoir où prendre un paquet et où aller le déposer. Et il n’y aura pas besoin de ChatGPT.


Dans une ZAC à Haute Qualité Environnementale, s’interroger sur les conséquences environnementales d’un tel projet semble légitime. Ne cherchez pas, il n’y en a pas un mot dans le dossier qui nous est soumis.
Qu’y aura-t-il de stocké dans ces entrepôts ? Nous n’en savons rien. Espérons qu’il ne s’agira pas de matières dangereuses ou toxiques, car la limite de la zone d’alimentation des captages de Montet et Chambon n’est pas loin.
Qu’en sera-t-il des conséquences de la rotation des camions ? Là encore, aucune réponse. Alors essayons d’imaginer. Prenons l’hypothèse de 500 poids-lourds par jour, qui n’est pas irréaliste compte-tenu de la taille attendue de l’entrepôt. Si l’on suppose que ces poids lourds arriveront
depuis la sortie 12 de l’A20 et repartirons dans la même direction, alors chacun de ces allez-retours occasionnera l’émission d’environ 10 kg de CO2, et à l’échelle d’une année, cela représente près de 2500 t d’émissions de CO2. Et ne rêvons pas, les PL roulent au gazole dans plus de 99 % des cas.
En 2020, Châteauroux Métropole a signé son engagement dans la réduction des consommations énergétiques et des émissions de gaz à effet de serre en adoptant son PCAET. Vous avez pris l’engagement de faire en sorte que les émissions de GES diminuent de 28 % d’ici 2030, c’est à dire
d’environ 42.000 t. C’est mal parti avec la décision qui nous est soumise.

Et pourtant, si j’en crois la synthèse mise à disposition du public, j’ouvre les guillemets : « le PCAET vise une cohérence entre les actions menées sur notre territoire, en passant au filtre « climat-énergie » toutes les décisions et politiques, afin d’aboutir à une politique cohérente, concertée et ambitieuse en la matière ».