Pour la mise en place d’un plan exceptionnel de sobriété énergétique juste socialement et construit dans la concertation.
Dès la fin des années 80, des scientifiques ont alerté sur le dérèglement climatique, ses causes anthropiques et les risques que cela représentait pour la planète et plus particulièrement pour l’homme. Depuis quelques années, ses effets se font sentir de plus en plus nettement (les 10 années les plus chaudes ont toutes eu lieu depuis 2000). L’été 2022 a été en la matière particulièrement révélatrice de l’accélération de ce phénomène partout dans le monde avec des conséquences qui ont touché au plus près les Français (grêle à Châteauroux, feux gigantesques en Gironde, sécheresse extrême dans tout le pays, …). Il est impératif de changer de cap, de modes de production. Pourtant depuis de trop nombreuses années, si peu a été fait : moins consommer d’énergie est d’abord une urgence environnementale.
Il y a quelques temps encore, lorsque des militants, reprenant les analyses des scientifiques, parlaient de sobriété, ils étaient qualifiés « d’amish » jusqu’au plus haut niveau de l’Etat !
Mais la guerre en Ukraine, outre les souffrances qu’elle engendre pour toute une population, a brutalement révélé la fragilité de l’approvisionnement en énergie de l’Europe, dépendante des autres pays et plus particulièrement de la Russie. Avec au surcroît un parc nucléaire national pour moitié à l’arrêt, le risque est grand qu’il soit nécessaire d’opérer cet hiver des délestages sur l’électricité et même le gaz Du coup, le mot de sobriété est maintenant dans toutes les bouches, omniprésent dans les médias.
Par ailleurs, dans un contexte de spéculation scandaleuses opérées par les multinationales du secteur, on assiste à l’augmentation, dans des proportions encore jamais vues, du prix de l’énergie.
Les premières victimes de cette envolée des prix sont les plus fragiles bien sûr, ceux qui avaient déjà des difficultés pour vivre dignement mais c’est aussi une part de plus en plus croissante de la population, les classes moyennes ne sont pas épargnées et rencontrent des difficultés croissantes malgré les aides temporaires mises en place. La sobriété énergétique est aussi une urgence sociale. Les économies d’énergie sont devenues impératives mais aussi la production d’énergies renouvelables produites localement, pour en maîtriser mieux les prix.
Les augmentations catastrophiques des prix touchent aussi de plein fouet les entreprises et les collectivités.
Certaines entreprises consommant beaucoup d’énergie risquent de ne pas pouvoir supporter ces augmentations de prix et de nombreux emplois sont du coup menacés.
Les collectivités sont elles aussi gravement affectées, à des degrés divers, par les hausses des prix de l’énergie qui va percuter sérieusement leurs budgets et leur capacité à garantir les services publics. Elles doivent aussi se montrer exemplaire dans la lutte contre les gaspillages et en prenant enfin au sérieux les exigences de réorientation et de cohérence de leurs politiques vers la transition énergétique. .
A l’échelle de la commune de Châteauroux mais aussi à celle de notre agglomération, il est urgent d’agir et ce dès maintenant . Sans attendre, il est nécessaire de changer de braquet et d’adopter un plan de sobriété énergétique exceptionnel comportant à la fois des mesures urgentes et des mesures plus structurelles visant le moyen terme. Néanmoins, les mesures à prendre étant susceptibles d’avoir des incidences importantes sur la vie des habitants, le fonctionnement des services, il apparaît indispensable que ces mesures fassent l’objet d’une concertation élargie avec en particulier un objectif clair de justice sociale : il faut veiller à ce que les mesures de sobriété ne frappent pas particulièrement les services dont bénéficient les plus modestes !
Le Conseil Municipal décide d’adopter les mesures suivantes :
• mise en place d’une instance de concertation exceptionnelle regroupant élus (y compris de l’opposition) mais aussi représentants des agents communaux, des entreprises,des associations, des habitants pour définir les adaptations de service à mettre en place dès le début de l’hiver mais aussi pour construire une politique de plus long terme, permettant enfin à Châteauroux de s’impliquer à la hauteur des enjeux, dans la voie de la transition énergétique.
• Dans l’attente des conclusions de ce groupe, au vu de l’urgence, procéder, dans le délai le plus court permis par les contraintes techniques, à une extinction de l’éclairage public sur une partie de la nuit (par exemple de minuit à 5 h), sur la très grand majorité de la Ville. Châteauroux rejoindrait ainsi ce que font de très nombreuses communes de tailles très variées.
• Que le maire adresse sans tarder, au nom de notre conseil, une lettre à Madame la première Ministre pour réclamer qu’un « bouclier tarifaire » ou que des dotations compensatrices soient mis en place par le gouvernement pour préserver les finances des collectivités des hausses de prix abusives.